Luphe resta interdite un instant.
Elle avait laissé Arizael exprimer sa créativité, l’air impassible. En fait elle était très certainement morte à l’intérieur. Il faut dire que cette soirée l’avait forcé à sortir de sa zone de confort de façon un peu trop brutale, la laissant flotter au gré des flots, léthargique. Elle s’était vu bousculer une fleur géante – qui était en réalité un Esprit – puis insulter gauchement un oiseau farfelu – qui s’avérait être un autre Esprit – elle avait rencontré un poulpe, aperçu un drôle d’homme clairement visible mais qui n’avait pas l’air de le savoir puis était tombée sur Arizael.
Pire que cela, elle avait laissé un autre être humain approcher sa sphère personnelle et elle avait même acceptée de se faire dessiner dessus.
Décidément, Luphe n’était pas dans son état normal.

Un léger souffle franchit ses lèvres, lorsqu’elle reporta son regard sur Arizael qui visiblement n’avait pas quitté son sourire.
Il avait ce regard doux qu’elle avait déjà vu auparavant. Celui qui lie les frères et sœurs, celui qui lie les familles. Celui qu’on ne lui avait jamais porté. Oups.

« Tu es un tigre blanc, tu as la puissance d'écarter tout ceux qui se mettent en travers de ton chemin et tu es aimée des tiens. »

Ah si seulement sa grande puissance de tigre blanc lui permettait de l’écarter loin loin de cette pièce, préférentiellement dans un recoin sombre et reculé où personne ne viendrait l’embêter.

Elle fut coupée dans ses pensées moroses par une voix qui lui était maintenant familière.
Du coin de l’œil elle aperçu un tentacule coloré signalant la présence des plus marquante de… Monsieur le poulpe ? Quel était son nom ? Elle ne se rappelait pas l’avoir entendu.

Il tendit un verre plein à Arizael et elle observa la transaction d’un œil curieux. Des connaissances donc. Que le monde et petit. L’homme poulpe avait dû se faire la même réflexion puisqu’il en fit part au deux compagnons de fortune, ce a quoi elle se contenta d’hocher la tête évitant sans s’inquiéter de la réponse de l’autre.

Sa maigre expérience précédente la retint de porter son regard sur le nouvel arrivant. Il fallait à tout prix éviter de se laisser charmer par les couleurs vives et mouvantes du costume de poulpe, rien de bien n’en ressortirait.

L’homme poulpe, qui s’adressait à aucun des deux en particulier, commenta aussi le choix de l’animal. Il avait donc remarqué.
Évidemment qu’il avait remarqué Luphe, tu es verte et bleue à quel moment te poses-tu encore ce genre de question ?

Elle souffla.

« C’est pour écarter de mon passage ceux qui s’y dresse. »

Logique, sembla-t-elle ajouter en levant les yeux au ciel. Un poil condescendant. En même temps, elle remarqua que l’homme poulpe avait amener à Arizael un verre – plein – et il n’avait pas eu la décence de s’inquiéter si son collègue était accompagné ou non. Avec tous ses bras il aurait au moins pu lui en ramener un, de verre.
C’est qu’il fait soif quand on est un tigre vert et bleu.

« Votre roi ? » Un instant, le sus-nommé Van' sembla surpris et balada rapidement son regard dans la salle. Ah, oui, c'est vrai qu'ils avaient invité autant des rois que des forgerons, ici. Dont le petit chouchou empoté de Luinil. La conclusion s'imposa rapidement au blond : l'élégant jeune homme en face de lui faisait parti de la cour d'Arbor. Il n'avait pas son nom, mais cela était déjà un bon début.

L'Esprit de l'Espace répondit à ce sourire par un autre sourire tout charmeur, voir un peu plus. C'était un jeu, après tout. Son regard émeraude se posa sur celui ambré de l'homme en face de lui. Ô que la situation l'amusait ! Et aux paroles du conseiller royal d'Arbor, le sourire de Vanyar s'allongea. Il se doutait bien que derrière ce compliment se cachait une petite remarque, une pique sous-jacente qu'il devait être assez malin pour décoder et comprendre, mais son ego était bien trop sensible.

L'Homme Visible usait des mêmes armes que lui, la petite joute verbale ne s'annonçait que palpitante. Alors aux viles flatteries, il répondit par de compliments tout aussi bas.

« Vous me flattez ! Et je me dois de vous retourner le compliment, votre oeil expert est aussi vif que votre esprit est aux aguets. »

Vanyar ne pensait pas un seul de ses mots, mais, que voulez vous, on ne peut pas toujours être du même avis que les pauvres êtres du peuple. Il posa sa coupe vide et lissa les plumes de sa manche.

« Mais vous semblez chercher quelque chose, si je ne m'abuse, puis-je vous aider d'une quelconque manière ? »

Je prends la coupe que me tend Einarri et j'en bois une gorgée avant de lui répondre.

- Merci chaton. Toutes les rencontres sont amusantes ce soir, n'est-ce pas ? Alors, qui as-tu vu ?

Je ne me fais pas de souci pour le forgeron, il a la tête dure, il peut encaisser toutes les bizarreries de ce soir. Il assume même son étonnant costume à tentacules ! Non, c'est pour Luphe que je me fais du souci. Elle a beau garder son air impassible, il se dégage d'elle quelque chose de confus et d'inquiet. Je continue de la regarder avec un sourire confiant et encourageant. Peut-être qu'elle regrette de m'avoir laissé faire... D'ailleurs, Einarri commente ma nouvelle tendance au maquillage animalier.

- Je ne sais pas trop comment l'expliquer... C'est comme si on m'avait mis au défi de peindre sur quelqu'un et qu'il fallait absolument que je le fasse pour prouver que j'en suis capable. Mais en plus, j'ai le besoin irrépressible d'en faire profiter le plus de gens possible, c'est un peu mon moyen de montrer mon amour ce soir. Et pour ce qui est de notre charmante compagne, on s'est déjà croisé, oui. Je rencontre pas mal de monde en voyageant. Tu as du la remarquer dans la salle, elle qui sait se faire si discrète est bien visible pour une fois.

J'étais inquiet mais Luphe répond d'elle-même à l'autre question d'Einarri. Je crois que c'était surtout pour se moquer de moi, mais ça me fait plaisir, ça veut dire qu'elle n'a pas perdu de son aplomb ! Je reprends un peu d'alcool, même si ça ne va pas améliorer mon humeur bizarrement affectueuse. Enfin, je crois que je ne suis plus à ça près.

Astéria se comporte bizarrement, elle se tortille et se trémousse, la teinte de ses joues vire vers celle de ses cheveux, je ne comprends pas trop pourquoi. Ils semblent tous les deux très intéressés par Arizael, je le montre donc d'un mouvement de la main- je crois qu'il dessine sur le visage de quelqu'un d'autre. Cette humaine est verte ? Comme... de l'herbe à chat ? Mince, il faudra que j'aille voir après...

Je repose mes yeux sur Joson. Evidemment qu'il doit être content de ma présence, qui ne le serait pas. Je suis un chat. Tout le monde aime les chats.

- Mais de rien. C'est vrai que nous sommes un peu des privilégiés, quelque part. Tu ne voudrais pas l'être ?

Dame Astéria le connait donc aussi, ce dénommé Arizael, elle le cherche même du regard, sur la pointe des pieds qui plus est. ça lui arrache un sourire qu'il cache tant bien que mal. Heureusement Naswen, le fameux chatmniscient viens à sa rescousse en pointant du doigt l'homme en question. Puis avant que Joson ne puisse s'excuser (pour aller faire ses présentations) Naswen s'adresse à lui, directement, et par une question qui, lui cause bien des soucis.

Lui, omniscient ? Une partie de son esprit pétille, et l'autre, plus pragmatique, s'inquiète. Même si le charme possède une  grande force, ça ne l'empêche pas d'avoir des réserves, et même, des pincettes pour sa réponse.

Moi, omniscient ? Ce serait un grand honneur, je ne suis pas sûr d'être capable d'une telle tâche, en tant que simple soldat, titre qui est, très cher à ma famille, malgré que je serai ravie d'un tel dénouement, je ne suis pas sûr de comment mon père prendrait la nouvelle...

mais il ne voulait pas continuer sur ce chemin là, ce serait révéler des informations qu'il juge confidentielles. Il continua alors tout de go, se détournant déjà :

Je vous remercie, Dame Astéria, Noble Naswen, de vos délicieuses conversations, je vais profiter de savoir ou se trouve le fameux Arizael pour lui faire à son tour, l'éloge. Mais n'ayez crainte, je reste dans les parages si vous voulez à nouveau, me faire cadeau de votre présence.

et, sans attendre de réponse, et sans se retourner, il alla rejoindre Arizael, une jeune femme à la peau verte, et...il croit avoir déjà rencontré la personne en énorme costume de poulpe...difficile a dire..avec toutes ses tentacules autour...mais ce n'était pas grave, ça lui reviendrait plus tard ! Euphorique de rencontrer une nouvel omniscient il attend le moment propice, un tout petit blanc, même minuscule, pour s'incruster.

Pardonnez-moi du dérangement, mais j'ai eut l'honneur que l'on me dise que vous étiez omniscient Arizael, je viens donc, vous remercier à votre tour pour tout ce que vous faites pour nous en tant qu'héraut ! Bien le bonsoir aussi a vos invité.e.s, enchanté de vous rencontrer toustes ! le nom est Joson, soldat de l'empire.

et sur ces mot il s'empressa de commencer par un baise-main pour la femme à la peau verte. Qui sait, peut-être était-elle aussi une omnisciente ! peut-être même l'homme poulpe l'était, dans tout les cas, iels semblaient des connaissances de l'omniscient Arizael, il s'agissait donc de personne importante pour sûr, il lui fallait les saluer comme il convenait.

HRP : Merci pour le rab T-T


Bon point, Notre Très Cher Roi Asthan ne semble pas en meilleure position que moi, bien que la conversation se fasse bien mieux entre lui et L'Entité. je n'osais pas interrompre cet échange pour le moins incroyable, et vidais cette coupe une deuxième fois (parce qu'elle avait eu la gentillesse de se remplir encore, ou bien était-ce moi qui hallucinais ?! Possible).

Je buvais littéralement toutes les paroles qui m'étaient offertes : Elentir qui s'inspirait d'une fête de la Terrae, Halloween, dont je n'avais absolument aucune idée ! C'était fou comme les liens étaient si invraisemblables pour nous et si familiers pour eux. Je hochais une tête approbatrice à chaque fait. J'avais été invité dans une fête reproduisant un rite de mes ancêtres par une Entité, comment dire que j'avais déjà l'impression d'être complètement shooté au bonheur.

Et là arriva la mission : Luinil -Ô la Grande Luinil- nous demanda si nous avions déjà eu l'occasion de discuter avec des habitants d'une autre contrée. Je me redressais et me raidit immédiatement. Oh grand lac non, je n'en avais pas encore eu l'occasion ! Mais si la divinité m'en donnait l'ordre, alors j'irai à leur rencontre en courant ! Je m'inclinais mécaniquement.

_ Je n'ai pas encore eu le temps de converser avec les autres honorables invités de cette fête, mais j'y cours de ce pas ! Merci merci merci merci encore beaucoup merci ! Mon roi -nouvelle courbette.

Et sans même me rendre compte de que qu'il se passait dans ma tête -ne pense pas trop, ne pense pas trop- je me dirigeais vers le premier groupe à ma portée, allant jusqu'à ignorer le buffet -sacrilège !- et me dirigeant droit vers... Naswen avec des moustaches ? Soit !

_ Bien le bonsoir, Naswen ! Je viens faire la rencontre du monde présent sur demande de Luinil -tu te rends compte, LUINIL ?!- Ok je respire- mais si je croise encore un seul Esprit ici je vais mourir ?! Oh bonsoir Madame~  Excusez mon impolitesse...

Je crois que j'hyperventile.