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Asthan Riael
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Asthan Riael
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Jeu 31 Oct 2019 - 11:24


Le Prince et le Serpent


Comme au bon vieux temps, Asthan somnolait dans son vieux fauteuil de cuir, près de la cheminée. Aucun feu ne crépitait dans l’âtre, l'hiver était encore loin. Comme à son habitude, Neriah vint prendre place sur l'accoudoir et déposa un baiser sur la joue de son père. Il semblait fatigué, sans doute la journée avait été longue. Elle posa sa tête contre son épaule, profitant simplement de sa chaleur et de sa présence. Sa grande sœur, Aelana, entra à son tour dans le petit salon privé et s'approcha du duo. Elle croisa les bras, comme sa mère pouvait le faire et s'arma d'un sourire.

Le souverain d'Arbor rouvrit les yeux. Il posa ses prunelles bleutées sur l'une, puis sur l'autre, les interrogeant du regard. Il connaissait assez bien ses filles pour savoir qu'elles avaient quelque chose derrière la tête. Il suffisait simplement de savoir quoi. Ce fut Neriah qui prit alors la parole. Si Aelana était la plus espiègle, la plus casse-cou, c'est la petite blonde qui usait de ses jolis sourires pour mettre en place les idées de sa soeur.

« J'ai envie d'entendre l'une de vos histoires, Père. Une qui finit bien ! »

Neriah avait toujours été la plus rêveuse des deux, la plus fleur bleue, alors que son aînée se satisfaisait d'histoires d'aventures. Il fallait contenter les deux et, justement, Asthan avait l'histoire parfaite en tête. Il se redressa dans son fauteuil, prenant une meilleure posture pour soulager son vieux dos.


« Vous ai-je déjà conté celle du Prince et du Serpent ? »

Les deux jeunes filles s'échangèrent des regards à la fois intrigués et surpris. Avec un nom pareil, elles s'en seraient souvenues ! Neriah fit non de la tête, alors que la brune approcha l'autre siège. Le bon roi d'Arbor esquissa un sourire.

« Alors installez-vous. »

Asthan s'éclaircit la voix et commença à conter son histoire.



C'était il y a de cela presque vingt ans, dans le Royaume d'Arbor, en l'an de grâce cent quatre-vingt-six. Un convoi royal de la plus haute importance traversait le pays, emportant avec lui de nombreuses richesses : bois précieux de la région des lacs, herbes médicinales des plus rares et surtout, de l'or. Un tel trésor attirerait les âmes les plus viles, vous vous en doutez bien, voila pourquoi une quinzaine de soldats était chargée de l'escorte. Le Prince en personne les accompagnait.

C’était encore un jeune homme, amoureux des voyages plus que de la politique. Un jeune homme encore loin de ses responsabilités d'adultes malgré qu'il ait déjà trouvé une épouse. Un jeune homme encore un peu égoïste qui pensait que les visites diplomatiques organisées par son père n'était qu'un moyen de l'éloigner de lui, alors qu'il ne faisait que préparer son futur...

Tout ce beau monde remontait la route depuis le sud, direction Riwe. Malgré les nombreux passages, le chemin de la capitale n’était pas des plus sûrs. La route serpentait entre les arbres tropicaux, se frayait un passage entre bêtes sauvages et végétation difficile. Le Prince était parqué dans son carrosse, avec pour seule compagnie ses pensées. A travers la vitre, il voyait parfois passer un soldat à cheval, brandissant avec fierté l'étendard aux couleurs d'Arbor. Mais rien de plus. Personne pour lui faire la conversation. Le prince se sentait bien seul.

Dans un soupir, il glissa ses doigts dans ses courts cheveux bruns. Le climat aride d'Arbor n'était pas pour les hommes aux longues chevelures et puis... Il ne voulait pas ressembler à son père. Il n'avait rien contre lui, bien sûr, mais ne s'estimait pas assez pour oser lui ressembler. Le jeune prince ne voulait pas être roi. C'est qu'il rêvait d'une vie plus simple et, déjà, il pensait l'atteindre.

Il posa son visage contre la vitre couverte de buée. L'impatience le gagnait. Dans sa main, il tenait une lettre de sa douce épouse. Il se languissait de la revoir, surtout qu'elle avait une merveilleuse nouvelle : leur fille venait de naître. Le parfum de sa femme -un doux parfum de fleur- empreignait le papier et le jeune Prince s'en enivrait. Il imaginait sa mie avec lui. Rien qu'à cette pensée, il souriait.

Mais tout à coup, le convoi se stoppa net au milieu de la route. Le prince vacilla dans son carrosse et sa tête heurta le coffrage de bois.

Ce soudain arrêt ne pouvait signifier qu'une chose : le convoi était attaqué.

Amil N.Duran
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Amil N.Duran
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Ven 1 Nov 2019 - 20:13
Amil se tenait accroupi, pieds nus, au dessus d'une végétation toujours plus dense. Posé sur une branche, tel un oiseau de noir augure, il portait sur lui des vêtements du même, qui, sans lui coller à la peau, n'étaient pas des plus amples. Pour ce qu'il avait à faire, il valait mieux qu'il ne soit pas gêné par le tissu en toile, celui-ci pourrait s’agripper à une branche, à une ronce, être saisit... Même si la vie était difficile, Amil avait réussit à survivre jusqu'à ses dix-huit ans, aussi était-il encore animé par la volonté de voir le soleil se lever un jour de plus.
Ses cheveux étaient noués en un chignon haut, blanc aux reflets de nacre, tandis qu'il avait prit soin de dissimuler son visage avec un voile qui remontait sur sa bouche. Dans sa main gauche était lové son poignard à manche d'os tandis que dans son autre main, il pétrissait une liane verdâtre. Le ciel au dessus de lui, d'un gris morose, rendait tout le paysage terne et sans goût. Sous lui, la route s'étendait, se frayait difficilement un passage au travers des diverses buissons et racines, boueuse et traître.

Amil venait de monter en grade et il savait ce que cela impliquait. Beaucoup le haïssait parmi ses compagnons, s'il avait reçu une mission aussi périlleuse pour faire ses preuves, en dépit de son jeune âge, c'était de toute évidence pour le voir mourir. Mais d'un autre côté, le voleur était confiant, après tout, il avait vécu pire. Bien pire.
Son regard doré scrutait la route lorsqu'enfin sa proie pointa le bout de son museau. Son cœur loupa un battement, il vit d'abord l'acier des soldats, puis le bois du carrosse et enfin, l'étendard d'Arbor. Cette foutue patrie qui l'avait dors et déjà abandonner. Il ne pouvait pas mentir, la perspective de dépouiller le Roi en personne le rendait hilare. Ce ne serait que partie remise pour tous ces enfoirés.

Sans plus atteindre, le carrosse glissa sous sa branche. C'était le moment, le signal. Amil allait mettre sa vie à prix, tel un joueur avide qui ne connait pas de limites. Il se laissa tomber de la branche, laissant glisser sa paume le long de la liane avant de la lâcher soudainement. Il atterrit sur le toit de bois dans un bruit mat que tous auraient put entendre si les roues de la voiture n'étaient pas plus bruyantes encore. Le jeune homme resta un instant immobile, tachant de retrouver son équilibre et puis, il se glisse vers l'avant.
A l'insu des soldats, il glissa prêt du conducteur. Se penchant un peu, il lui saisit alors brutalement les cheveux pour glisser sa tête en arrière et puis, d'un trait net, il lui trancha la gorge. L'homme poussa un cri qui s'apparenta plus à une sorte de gargouillis alors que le sang gicla sur le visage du voleur. Il ne cilla pas, l'odeur métallique et âcre qui s'échappait du corps entre ses mains l'agressa, mais il en fit fi. Il devait être repéré, maintenant, il devait faire vite.
Il dégagea le corps et prit sa place, se saisit des rennes et puis, lança les chevaux au galop en avant. Il allait percuter l'autre carrosse, celui qui contenait l'argent, mais cela il ne pourrait le faire qu'après avoir fait demi-tour.
Asthan Riael
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Asthan Riael
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Mar 5 Nov 2019 - 21:56


Le Prince et le Serpent


Le prince tira les rideaux ocres du carrosse et se coupa de la tragédie qui se jouait à l'extérieur. Se tenant au mur, il avisa l'épée qui reposait à ses côtés. Une belle et solide lame, il n'en doutait pas, mais il ne savait que très mal s'en servir et n'arriverait pas à protéger sa vie avec. Un nouveau soubresaut le tira hors de ses pensées. Son carrosse se remettait à bouger.

Dehors, il entendit des voix. Le chef de l'expédition ordonna à ce qu'on arrête un homme. Les armures crissèrent sous l'effort, les fracas des sabots des chevaux sur le sol redoublèrent. Le prince se colla à son siège et ferma les yeux. Dans sa main, il gardait la lettre de son épouse qu'il porta à son visage. La panique le gagnait, au doux parfum de fleur. Enfermé dans sa prison de bois, le prince ne pouvait qu'imaginer le combat à l'extérieur. Il devait se fier à son ouïe et tendre l'oreille. Imaginez vous à sa place : seul, pris au piège et incapable de savoir ce qu'il se passait. En proie à ses craintes et à son imagination, il ne pouvait rien faire... Hormis prier. Et ses pensées allèrent à Luinil.

Le général avait lancé l'attaque. Il se nommait Garalt Fraech et, au service de la Couronne depuis plusieurs années à présent, avait fait ses preuves dans la chasse aux criminels. Le prince savait qu'il pouvait lui confier sa vie sans crainte, vu que son père en avait fait de même en le désignant pour ce poste.

Un seul individu avait été repéré. Était-ce un fou ? Un suicidaire ? Un convoi de cette importance nécessitait plus d'un seul homme pour s'en emparer ! Mais Garalt restait sur ses gardes, ne chassant pas de son esprit que cela pouvait être un piège ou un leurre. Un instant, il cru que l'homme prenait la fuite avec leur prince, mais non. Le carrosse vira sur le côté et fit demi-tour. Très vite, Garalt comprit. La cible était bel et bien l'or d'Arbor. Le conducteur du second carrosse fit stopper ses chevaux, dans un hennissement de protestation. Les roues laissèrent une marque dans le sol, s'enfoncèrent un peu trou dans la boue et s'y bloquèrent.

Pour couper leur ennemi dans son élan, trois des cavaliers s’élancèrent vers le carrosse princier tout en dégainant leurs épées, Garalt en tête. L'un d'entre eux bondit aux côtés du voleur, prêt à en découdre et le général quitta sa monture à son tour.

« Au nom d'Aldaron Riael, Souverain du Royaume d'Arbor, je vous somme de vous rendre immédiatement ! »

La voix du guerrier était forte, assurée et ne laissait aucun doute sur le sort qu'il réservait au brigand en cas de refus. Le coeur du prince se serra à l'idée que des hommes puissent mourir pour défendre sa modeste vie. Et, malheureusement, il ne voyait pas d'autres conclusions possibles à cette histoire.

Amil N.Duran
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Ven 8 Nov 2019 - 20:22

Amil savait qu'il n'aurait pas le temps de faire grand chose avant d'être repéré. Tomber sur la cargaison d'or aurait été plus judicieux, mais il n'avait que 18 ans et s'il était malin, il n'en restait pas moins un jeune homme tout juste adulte. Ce qui lui sembla être le général lança l'assaut, sommant à ses gardes de rattraper de le rattraper. Ils pouvaient toujours rêver, ces carapaces de fer, Amil ne se laisserait pas avoir car il savait dors et déjà qu'une punition s'appliquerait et qu'elle serait dur. Le nom qu'il portait n'était pas celui d'une grand famille, il n'était qu'un bâtard et personne ne se souciait des bâtards.

Néanmoins, son plan fut vite comprit et le carrosse contenant l'or, arrêté. Cela arrangerait le voleur, puisqu'il lui suffirait de changer de carrosse. Alors, d'un coup de rênes, il accéléra subitement. Les roues glissait sur la boue plus qu'elle ne roulait, déséquilibrant la boîte de bois plus qu'autre chose mais Amil ne s'en soucia pas, pas pour le moment.
Il vit les trois hommes de fers le courser, encadrant bientôt son carrosse. L'un d'eux, sûrement le plus hardi, bondit à ses côtés. Le voleur roula des yeux, après tout, il avait autre chose à faire que de s'occuper de ce foutu imbécile. Il devait voler l'or, lui ! Enfin. Il lâcha les lanières de cuirs en instant et puis, il saisit le manche en os de son poignard. Se dresse sur ses jambes, dans un équilibré précaire, il se glissa vers le garde. Celui-ci décrivit un mouvement circulaire, usant de son épée et Amil se glissa en dessous. Rapidement, il glissa la lame sous le heaume, coupant la chair et traversant la gorge. Le sang coula une nouvelle fois, sortant du corps à flot sur le visage du tueur. Il grimaça, il en avait dans la bouche et le goût âpre le dégoûtait presque autant que l'odeur le galvanisait. Il retira sa lame et le garde chuta en arrière. Dans un dernière espoir, cependant, il lui saisit le bras et, poussant un cri, Amil chuta sur le ventre, toujours sur le carrosse cependant. Il s'agrippa comme il pouvait pour ne pas tomber à son tour alors que les chevaux continuaient de galoper à pleine vitesse.

« Au nom d'Aldaron Riael, Souverain du Royaume d'Arbor, je vous somme de vous rendre immédiatement ! » S'écria alors la voix qui, plus tôt, avait ordonné de l'arrêter. Amil grimaça, il devait se relever sans lâcher son poignard, en tout premier lieu. Heureusement - l'on suppose - les chevaux freinèrent brutalement. Leurs sabots glissèrent sur le sol trempé et l'un d'eux se cabra même dans un hennissement affolé. Amil lâcha un hoquet de stupeur lorsqu'il glissa hors de son perchoir et s'écrasa contre l'herbe détrempée par l'humidité naturelle. Il grimaca et se redressa, tenant toujours son poignard.
Il devait agir vite, les gardes restant ne mettrait pas long à le saisir. Il serra les dents et s'élança en avant, usant de ses jambes pour tenter d'atteindre le carrosse à l'arrêt. Il se battrait s'il le fallait ! Il devait sen sortir, prouver sa valeur. Le tambourinement de son cœur s'accorda bien vite à un autre ,extérieur à son corps. Amil l'entendait, le cheval qui s'approchait de lui à toute vitesse.
Il ferma un instant les yeux et puis, ses talons glissant dans la terre, il fit volte-face. Il se battrait avec son poignard, il savait comme faire. Alors que le cheval s'élançait à toute vitesse vers lui et qu'il sentie l'humidité nettement augmentée, il se jeta en avant. Se baissant pour éviter un éventuel coup d'épée, il tenta de trancher le cheval au niveau du genoux.
Rapidement, des gouttes de pluies se mêlèrent à la sueur et au sang sur son visage, donnant à sa peau brune un léger rougeoiement. Les odeurs de la terre remontait dans l'air. Il retint sa respiration, hurlant en son fort.
Asthan Riael
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Dim 26 Jan 2020 - 12:30


Le Prince et le Serpent


L'orage gronda au loin. Le ciel déjà bien triste s'assombrit et la pluie se mit à tomber. Quelques gouttes, timides, percèrent les nuages, très vite rejoint par d'autres. Bientôt, ce serait le déluge. Dire que le prince voulait rentrer avant la tempête...! A l'abri dans son carrosse, il ne songea pourtant pas un seul instant à l’averse qui s'annonçait. Il entendit Garalt ordonner à l'homme de se rendre et, un instant, le prince fut assez sot pour croire que la bataille était déjà terminée.

Dans un soubresaut, le carrosse se stoppa dans sa course et les chevaux protestèrent. Le crâne du prince heurta le bois du véhicule et il laissa échapper un gémissement de douleur. Il n'eut pas le temps de s'en plaindre, on s'agitait à l'extérieur. Au bruit, le prince put deviner que les combattant regagnaient la terre ferme. Guidé par une curiosité qu'il ne contrôlait pas, le prince entrouvrit les rideaux et jeta un bref coup d’œil à l'extérieur.

Il vit alors un homme au visage masqué affronter ses soldats. Dans un geste expert, le mercenaire porta une attaque suicidaire à l'un des cavalier. Sa vicieuse lame trancha la chair du cheval et dans un hérissement de douleur, ce dernier chuta emportant son cavalier avec lui. Le jeune prince eut un haut le cœur lorsque le sang de l'équidé se déversa sur le sol et il porta sa main à sa bouche pour retenir un hoquet de surprise.

C'est à ce moment que Garalt refit son apparition. Il boitait, lui aussi avait chuté du carrosse. Très vite, ses hommes se rassemblèrent autour du criminel. Il était fait comme un rat, pensa alors le prince. Encore une fois, il avait crié victoire trop vite. Le mercenaire regorgeait de surprise.

Le Général, bien trop confiant, s'avança et tendit la pointe de son épée en direction de la gorge du mécréant. Il releva la visière sur son visage, dévoilant un regard d'un bleu glacial. Seuls les Esprits pouvaient savoir à quel point l'homme haïssait les vermines de son espèce. La pluie glaciale s’abattit sur la jungle, sublimant le drame qui se jouait en ces lieux.

« Ceci est mon dernier avertissement, lança-t'il d'une voix forte et claire. Rendez vous immédiatement ou nous serons dans l'obligation de vous éliminer. »

Il n'en éprouverait aucun remords. Le regard qu'il lui adressa alors s'en trouvait presque provocateur. Vas-y, soufflait-il en silence. Attaque moi. Viens tâter de ma lame. Garalt était arrogant, c'était là son principal défaut. Le prince le savait et son coeur se serra. Il se mit à espérer que le voleur ne soit pas aussi arrogant. Il ne voulait pas qu'un homme meurt, aussi cruel soit-il. Un procès était nécessaire, il fallait s'en remettre aux Esprits pour rendre justice. Le prince ne voulait pas voir du sang couler à nouveau. Le regard rivé sur le criminel, il l'imagina un instant se rendre.

Et il eut tord, vous vous en douter bien.


Amil N.Duran
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Jeu 5 Mar 2020 - 11:15
Amil, voyant le cheval chuter violemment contre la bout, emportant son cavalier, eut l'outrecuidance d'espérer avoir gagner. C'était oublier alors la dizaines de boîtes en ferrailles qui gardaient le Prince, inlassablement. Lorsqu'il se redressa, peinant à tenir sur ses jambes tendues sous toutes ces péripéties, il constata bien vite qu'il était entouré de toutes parts. Les hommes l'avaient encerclé, il avait eut la bêtise de croire qu'il ferait le poids... Au fond de lui, il savait qu'il n'en réchapperait pas. Mais il n'était pas le genre d'homme qui se soumettait, plus jamais. Contre son faux père, contre sa mère, contre sa condition et même contre la mort, Amil se rebellait et alors que la pluie collait sans vergognes les mèches blanches qui s'étaient échappées de son chignon, l'un des hommes s'avança.
Amil le reconnu, il était le chef et il l'avait dors et déjà mit en garde. Il releva la visière de son heaume, pointant la pointe de son épée vers le scélérat.

« Ceci est mon dernier avertissement, rendez vous immédiatement ou nous serons dans l'obligation de vous éliminer.
- Ne faites pas comme si cette obligation n'était pas un plaisir pour vous, soldat. »
Répondit sans vraiment répondre le voleur, un léger sourire aux lèvres. Il était provocateur, arrogant, mais son regard lui... De ses yeux dorés, rien d'autre qu'une lassitude sans fin. Il avait le même regard que le chien que l'on a battu toute sa vie et qui, même s'il n'a plus goût en rien, continu de grogner contre le boucher venu lui régler son compte. Amil était prêt.
Agile, fin, il s'avança, ses orteils s'enfonçaient dans la boue à chaque pas dans un bruit de suscion, la terre glissait entre et le froid mordant sembla lui arracher la peau mais il n'en montra rien. Fier, la démarche à demi-chaloupée, il finit néanmoins par s'arrêter, redressant son poignard, il se mit ne garde, la lame barrant ses yeux par un habile effet de perspective. De son sourire ne restait qu'un vague souvenir.

« Réjouissez vous, je vous offre la gloire d'un beau combat... Allez ! Venez vous jeter contre ma lame, ne soyez pas plus couard que vous l'êtes déjà mon vieux ! » A un contre dix, Amil faisait encore preuve de bien trop d'assurance. Mais qu'importe ! Alea Jacta Est. Il était prêt à affronter son destin et à rire au nez et à la barbe du néant ! Le voilà, le vil serpent, le sombre corbeau, dans son habit noir soulignant sa maigreur. A son tour, dans un geste lent, il retira le foulard qui barrait son visage et découvrit enfin son identité. Peut-être le vieux chevalier ne le reconnaîtrait pas, après tout, il avait dû être effacé des mémoires. Amil Duran était un fils bâtard, après tout.
Asthan Riael
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Asthan Riael
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Ven 6 Mar 2020 - 18:40

Le Prince et le Serpent


Les cheveux d'argent, les yeux d'ambre, le teint sombre, ils auraient du reconnaître le bâtard des Lin... Mais ils ne virent que le criminel qui avait germé en lui. Le Serpent Noir, telle était sa triste réputation et ce nom suffisait à Garalt pour le porter en horreur. L'homme était beau parleur et le général bien trop stupide. Sous le regard effaré du jeune prince, il s'avança vers le mercenaire. Non ! Garalt...! Le poing du prince se serra dans le vide, alors qu'il étouffa ce cri de protestation. C'était injuste, ils n'avaient pas à se battre !

Dans sa prison de bois, à l'écart de la tragédie, le prince peinait à lire sur les lèvres de son général et seul son regard glacial trahissait la gravité de la situation.

« Vous l'aurez voulu, misérable vermine. »

Sa menace sifflée entre ses dents, Garalt attaqua le premier. Sa lame décrivit un large arc de cercle que le jeune homme esquiva avec bien trop de facilité. Toujours aussi souple, toujours aussi agile, son corps était taillé pour cela. Cependant, il ne se borna pas à l'esquive et il vint cueillir son adversaire. Saisissant sa chance, il brandit son poignard et visa l'ouverture dans l'armure du général, sous son aisselle. La lame crissa sur le métal et le guerrier vacilla. Une seconde trop tard et cela en aurait été fini de lui. Le Serpent noir se battait pour survivre. Pour tuer.

Deux soldats réagirent enfin et se lancèrent dans la bataille à leur tour. L'un trancha à la verticale, l'autre frappa sur le côté, criant de rage pour se donner du courage. Les autres soldats braquèrent lances et épées en avant. Ainsi formés en cercle, il créaient autour du mercenaire une prison infranchissable. La situation tournait rapidement à l'avantage des hommes du roi. Le voleur était un bon combattant, mais il n'avait aucune chance contre une dizaine de soldats entraînés.

Sous une pluie battante, le combat se poursuivit. L'eau gorgeait la terre, la rendait boueuse et glissante. Attaquer sans perdre l'équilibre devenait compliqué. L'eau glacée s'infiltrait dans l'armure des soldats, mais ils n'abandonnaient pas. La victoire était à portée de main.

Le mercenaire toucha enfin terre, désarmé. Un coup porté à sa tempe eut raison de lui et le sonna. Pourtant, ni lui ni le général n'en avait fini. Lorsque le jeune homme tenta de se redresser, Garalt empoigna sa chevelure d'argent et le força à le regarder dans les yeux.

« Il est bien dommage que la peine de mort ne soit pas applicable pour les sombres raclures de ton espèce, Serpent Noir. »

C'était la fin. Le prince n'était pas assez stupide pour douter du sort réservé à ce jeune garçon. Il fallait agir, vite.

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