Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Arizael Alderaim
Omniscient·e
Arizael Alderaim
☆ Avatar : Damianos, Captive Prince
☆ Messages : 98
☆ Doubles-comptes : Pélagie Véga
Mer 25 Sep 2019 - 20:25

Je suis assis dans l'antichambre de la salle du trône, la mallette posée sur les genoux, et j'ai la boule au ventre. En même temps, le décor du palais royal de Thiiel n'est pas conçu pour mettre à l'aise. Je me sens minuscule par rapport à la hauteur des plafonds et des longues fenêtres élancées. D'ici, je peux voir la cour du palais, la structure en verre du Haut Conseil et une partie de la ville qui s'étend de l'autre côté du grand portail. Tous les bruits de la ville paraissent étouffés par la couche de neige qui s'est déposée cette nuit.

C'est peut-être le fait d'être seul dans l'antichambre silencieuse qui me met mal à l'aise. Quand j'étais venu avec Astéria, ses explications et sa présence rendaient le palais plus familier, moins froid et impressionnant. Être entouré de moulures raffinées et de vases précieux me fait sentir à quel point je ne suis qu'un simple roturier introduit par erreur à la cour des puissants.

C'est la vieille rengaine qui reprend. Bien sûr, ça fait des années que je suis médiateur, j'ai l'habitude de ce genre de situation. Bien sûr, je suis bien préparé, j'ai discuté avec Astéria, repéré les lieux. Mais... Il y a ce "mais" insidieux qui se tord dans mon ventre. Mais est-ce que je suis vraiment à ma place alors que je suis juste un teinturier ? Alors que j'ai en horreur le système de la royauté et que je suis le premier à le critiquer ? Est-ce que j'ai vraiment la légitimité de -

Plus le temps d'y penser, les grandes portes s'entrouvrent. Je dois entrer en piste, ça sera pour plus tard les ruminations. Je me lève et vérifie que ma cape d'omniscient, couleur bleu nuit, juste avant l'aube, est bien en place. Elle est retenue par une broche que Gwen la céramiste a fait pour moi. Même si je porte mon uniforme officiel et que j'ai renoncé à la casquette et à l'écharpe, je n'ai pas pu m'empêcher de vouloir porter quelque chose de personnel. Je passe une dernière fois la main dans mes cheveux, que j'ai coiffé en arrière pour l'occasion. Je n'ai plus le choix, je suis prêt.

J'empoigne la mallette et passe le seuil des grandes portes, me dirigeant droit vers l'imposant trône. L'écho de mes pas sur le dallage en marbre me suit. Mais la salle n'est pas aussi impersonnelle que l'antichambre. Elle paraît même plus chaleureuse avec ses lourdes tentures bleu et ses dorures. Face à moi, au milieu d'un groupe restreint de personnes – le roi, le ministre des relations internationales, des gardes – se tient la toute jeune reine. Son regard est direct et impassible, son visage aux traits réguliers est couronné par ses cheveux tressés (est-ce qu'à la cour d'Australis tout le monde a des coiffures complexes ?).

C'est à elle que j'adresse une courte révérence – seul le haut du buste s'incline, sobre et distingué. C'est elle que je regarde quand je parle.

- Vos Majestés, je suis le médiateur Arizael Alderaim, mandaté par la République de cristal pour vous présenter ses salutations officielles et pour vous remettre le manuscrit de Virgus.

Je crois que je n'ai pas encore commis de bourde. On va voir si ça continue... Je tends la mallette devant moi et, l'espace d'un instant, la lumière joue sur le bois précieux et le cristaux sertis dedans.

- Voici le célèbre manuscrit bicentenaire qui relate l'indépendance du royaume d'Australis et les premiers temps d'Infëkith. La source la plus ancienne concernant Australis et qui était conservé par un hasard du sort dans les archives de la République de Cristal.
Alanor d'Australis
Dirigeant·e
Alanor d'Australis
☆ Avatar : Ft. Yuschav Arly
☆ Messages : 34
Dim 26 Jan 2020 - 11:47
Régner est un art.
Il y a des règles à respecter et si certaine personne se trouve avoir un talent particulier pour cela force est d'admettre que tout s'apprend à force de rigueur et de pratique.
Or Alanor avait grandi bercer dans ces dites règles.
Une torture à bien des moments, mais un exercice qu'elle savait nécessaire. Et là voilà donc à regarder son reflet une dernière fois quand elle marche pour rejoindre la salle du trône.
Impeccable. Parfois elle-même avait du mal à savoir qu'il s'agissait réellement d'elle.
Tout était calculé, millimétré : parfait. Pas une mèche ne s'échappait de sa coiffure tressée que ses femmes de chambre prenaient grand soin à faire. Sa robe, richement décorée, avait ce bleu qui faisait ressortir celui de ses yeux. Pourtant, elle avait décidé de mettre de côté les fioritures aujourd'hui.
L'occasion ne s'y prêtait pas.

Car ce qui amenait la reine à s'asseoir sur ce trône aujourd'hui avec son père et son conseiller à ses côtés était somme toute un exercice assez simple.
La République de Cristal envoyait un cadeau pour honorer sa montée sur le trône.
Encore une fois, tradition perpétrée afin de préserver une paix internationale mais que la jeune reine ne peut que trouver ironiquement hypocrite de la part d'un pays qui n'avait eu de cesse de chercher à faire d'Australis sa petite sœur.
Jamais Alanor ne le permettrait. Si la République de Cristal semblait bien s'en sortir elle restait convaincue que personne d'autre qu'elle ne pourrait prendre soin de son peuple comme elle.
Non pas car elle était au dessus d'eux, jamais elle n'aurait cette prétention, mais car elle avait grandi en apprenant à ne pas penser pour elle mais pour eux.
Elle avait passé tant d'années à apprendre les codes qui régissent ce monde qu'elle en était devenue une experte.
Ses parents n'avaient en rien été un soutien affectif mais ils avaient été des professeurs inégalables et avec elle, ils avaient achevé leur chef-d’œuvre.

- C'est quand vous voulez Votre Majesté, annonce alors le ministre des affaires étrangères.

Alanor hoche la tête et inspecte une dernière fois que tout est parfait avant de jeter un œil à son géniteur.
Si elle était mise en premier plan, son année de règne n'en restait pas moins une année de corégence. Celui-ci hoche la tête et Alanor fait signe aux gardes près de l'entrée.
Les portes s'ouvrent alors et un homme dans sa tenue officielle d'omniscient de Vanyar s'avance.
Un des gardes annonce alors :

- Arizael Alderaim, envoyé de la République de Cristal !

Alanor reste de marbre, le détaille quand il s'avance. Il dégageait une certaine prestance, elle devait bien l'admettre mais comme tous ceux qui pénétraient en ces lieux de manières officielles il n'était pas à l'aise, or de son élément naturel.
La jeune femme était ici chez elle, lui n'était qu'un étranger toléré. Toutefois, il ne servait à rien de l'effrayer. Enfin pas tout de suite.

Le jeune homme parle, fixant la reine directement mais celle-ci ne se démonte pas et ne le lâche pas des yeux une seconde même quand le coffret magnifiquement taillé fait son entrée. Son esprit étant occupé à chercher dans sa mémoire toute référence à ce dit Virgus.
L'annonce est faite alors et elle tire une expression de surprise à la reine le temps d'une microseconde.
Ce manuscrit avait une valeur inestimable, voilà des années qu'il avait été égaré. La République de Cristal en faisant ce cadeau venait reconnaître officiellement la légitimité du royaume d'Australis.
C'était historique.

- Au nom du peuple d'Australis, je vous remercie pour ce présent. Un tel manuscrit fait parti du patrimoine identitaire de ce pays. Nous en prendrons grand soin et nous célèbrerons la République de Cristal pour nous avoir rendu ce trésor historique.

Prise d'un élan soudain, la reine se lève alors, descend quelques marches et fait face à cet homme avant de lui tendre la main, d'égal à égal. Se risquant même à un sourire.

- Je compte sur vous pour dire à la présidente Jinn qu'elle est la bienvenue à Australis.

Puis elle lui indique la porte de derrière qui mène directement à son bureau. Car cette remise de présent n'était que le préambule à des discussions bien plus importantes. Et le jeune homme avait attiré non seulement la curiosité de la reine mais aussi sa sympathie.

- Avez-vous eu l'occasion de visiter Australis ou au moins Thiiel ?
Arizael Alderaim
Omniscient·e
Arizael Alderaim
☆ Avatar : Damianos, Captive Prince
☆ Messages : 98
☆ Doubles-comptes : Pélagie Véga
Dim 26 Jan 2020 - 20:28

Quelque chose passe dans le regard de la reine, mais je n'arrive pas à discerner ce que c'est. Elle se reprend tout de suite et remercie la République, semblant prendre la mesure de l'événement. Tout se déroule comme prévu... Sauf que je ne sais pas quoi faire ensuite. Mes instructions sont sommaires et on m'a conseillé, une fois le manuscrit remis, de "faire en fonction". Mais en fonction de quoi ?

Il y a un silence, quand Alanortaana se lève et descend jusqu'à moi. Je ne peux m'empêcher d'ouvrir de grands yeux. Et en fonction de ça, je fais quoi, moi ? Elle me tend la main et souris, alors j'arrête de réfléchir et puisque, de toutes façons, je n'ai pas d'instructions, je fais ce que je sais faire de mieux : je lui lance un grand sourire et, prenant délicatement sa main dans la mienne, je penche mon visage pour mimer un baise-main. Je ne maîtrise pas les codes de la cour, mais je me doute bien que je n'ai pas le droit de poser mes lèvres de prolétaire sur sa main royale.

Je me relève et lui dit :

- Comptez sur moi, votre Majesté, je lui en ferais part.

Elle me désigne une porte et m'invite à la suivre. Bon, eh bien, je fais en fonction, hein ? Je la suis et lui accorde toute mon attention. Pardon le roi, pardon le ministre, mais la demoiselle m'a bien fait comprendre qui prenait les décisions dans cette pièce. Je leur lance quand même un regard désolé, sans arrêter de sourire, et je me penche sur la reine pour écouter sa question. Ma mission est de faire la conversation à celle qui est à la tête d'un pays en parlant de mes activités touristiques ? Allons-y !

- Je commence à connaître Thiiel à force d'y venir pour mes missions de médiateur. Et puis, j'avoue que j'y retourne parfois par plaisir. J'aime beaucoup le quartier des marchands et la vie nocturne de la capitale. Qui sait, à force de repasser, je finirais par m'habituer au climat ?

Finalement, pour un roturier, je crois que je ne me débrouille pas si mal. Le nœud dans mon ventre s'est un peu desserré et les mots me viennent facilement. Je me retiens tout de même d'ajouter "surtout si c'est vous qui m'accueillez à chaque fois". Ce vilain défaut de toujours vouloir plaire et faire plaisir m'a parfois attiré bien des ennuis.

Mais cette aisance s'évapore quand les portes du bureau s'ouvrent. C'est complètement différent de la salle du trône, qui n'était que grandeur et somptuosité. Ce cabinet est encore plus impressionnant car il est plus intime. Ce mélange de majesté et de grandiose avec l'univers, le goût personnel de la reine, voilà ce que je trouve saisissant. Il y a ça et là des traces de son caractère : des tableaux qui ont du être choisis par elle, des tiroirs entrouverts qui laissent imaginer leur contenu, un fauteuil imposant mais qui a l'air bien plus confortable que le trône... Ça n'en reste pas moins le bureau d'une souveraine, avec tout le décorum que ça implique. La marqueterie laquée des meubles, les ornements des boiseries et des moulures, les dessus de portes peints avec délicatesse, tout respire le raffinement du mode de vie de la cour. Voilà qui me change de mon atelier à Tythas, avec ses rideaux à carreaux, le tabouret branlant et les écheveaux qui s'empilent sur mon établi.

Je me reprends comme je peux et je continue la conversation.

- Et vous, Majesté, êtes-vous déjà allée à Tythas ?

Un instant, est-ce que l'étiquette ne stipule pas qu'on doit attendre que la reine s'adresse à vous pour répondre et de ne pas prendre la parole sans y être inviter ? Peut-être, je ne sais plus... Et puis, si j'ai commis une bourde, autant en commettre une deuxième. Je me place face à elle et lui demande simplement :

- Pourquoi m'avez-vous amené ici ? Est-ce que je peux faire quelque chose pour vous être utile ?
Contenu sponsorisé


Permission de ce forum:

Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum