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Apprenti·e
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What happen ?!
Cela fait quelques jours que le chef des armées était passé pour une petite visite de contrôle surprise dans ton village. Rien de bien méchant en soit. La routine pour lui et l’indifférence pour toi. Cela s’est déroulé comme si tu avais toujours fait ça de ta vie. Deux trois phrases échangées, deux trois commentaires sur ton ressenti par rapport à la garde. Quelques piques de sa part, quelques remarques et questions également. Le tout pour une durée de quelques heures à peine qui n’aura pas vraiment profité à qui que ce soit plus que cela. Toi tu auras finalement plus de cuir quand à lui il repart de toute évidence satisfait du travail que votre forge fournit. Suite au départ de l’homme ton père et toi aviez bien été livrés et vous avez pu finir dans les temps la commande exigeait par l’Empire. Travail plus que bien récompensé par ces derniers au vu de la bourse que vous avez reçu une fois le matériel mis en calèche. L’épisode s’est terminé de la sorte et chacun d’entre vous est retourné à leur petite routine… Les gardes à leur poste, ton père à la forge et toi à vagabonder à droite à gauche.
Tu avais décidé de rester un petit peu plus longtemps que prévu. C’était plutôt agréable de profiter de tes journées à ne rien faire. Malgré le froid et les premières neiges, tu avais un toit tous les soirs, un repas chaud et ton père semblait être content de ta présence. Il faut dire que depuis le départ de ta mère il s’en est pratiquement jamais remis… Mais le temps semble faire son travail et la cicatrisation commence à se faire. Il ne l’oubliera pas pour autant, comment pourrait-on oublier une femme pareille ? Quelque part, si vous étiez tous encore à la maison ou dans ce patelin c’est sans doute grâce à elle. Depuis qu’elle n’est plus vous en faite qu’à votre tête tous les deux… de vrai gamin qui ont besoin de quelqu’un pour les surveiller ! Va savoir pourquoi tu ressasses tout ça aujourd’hui Eina. Peut-être que le temps gris dehors et le froid de l’hiver te rappellent de bon souvenir que tu ne vivras plus aujourd’hui. C’est donc mélancolique que tu pousses la porte de la petite auberge pour aller rejoindre ton paternel qui, comme à son habitude, se trouve dans sa forge adorée.
De quelques semaines tu es passé à un peu plus d’un mois chez toi. La bougeotte te reprend et tu commences à avoir fait le tour en long, en large et en travers de ce que tu pouvais faire ici. Tu te souviens maintenant pourquoi tu voulais tant voyager. C’est que tu étais presque arrivé à oublier le fait que le monde soit si vaste Eina ! Tes affaires sont prêtes depuis deux jours et tu cherches une excuse pour ton père. Tu ne souhaites pas lui faire faux bond ni de la peine, mais tu as vraiment envie de bouger ! De plus, tu sais très bien ce qu’il va te sortir si tu lui dis de but en blanc que tu veux partir maintenant… Blablabla l’hiver est déjà là blablabla c’est dangereux de partir maintenant. Il n’a pas tord Eina. Qui sait si tu ne crèveras pas sur le chemin comme un chien galeux. Trouver de la nourriture en cette saison est presque impossible. Ce n’est pas pour rien qu’une bonne partie des animaux hiberne. Tu te dis que les gens sont plus humains en cette période. On offre plus facilement un abri aux gens qui sont dehors. Sauf que tout cela reste qu’hypothétique Eina… Tu le sais très bien, mais tu choisis de te mettre des œillères pour ne pas reconnaitre que tu as tort.
Et alors que tu tournes en rond devant votre échoppe, tu t’en souviens. Tu avais passé une après-midi à discuter avec quelqu’un à la capitale ! Ta porte de sortie était là Einarri ! Sans plus attendre, tu déboules devant ton père pour lui parler de ce fameux projet d’échange. Tout aussi emballé que toi par l’idée, vous en discutez longuement pour savoir quelle serait la meilleure destination, le meilleur matériel à emporter avec toi, ce genre de détail qu’il faut prévoir à l’avance. Comme prévu, ton père préconise de partir après la fonte des neiges, mais tu arrives à lui faire entendre raison et à te laisser partir dès demain. Tu aurais préféré faire le voyage par tes propres moyens, mais impossible de le faire s’entendre avec toi sur le sujet… Tu prendras donc pour la première fois de ta vie un portail. Il faut dire que la destination choisie n’est pas la porte d’à côté et tu mettrais bien trop longtemps à t’y rendre tout seul. Pour ce qui est de tes affaires, vous avez conclu qu’il serait plus intéressant pour toi et pour la renommée de l’affaire familiale que tu prennes avec toi des outils de qualités –tout du moins, autant que vous puissiez en avoir ici-. Quitte à partir loin, autant faire bien voir la boutique ! Et si l’échange réussit bien, vous gagnerez peut-être quelques apprentis ou des personnes prenant part à l’échange. Ton père semblait encore plus excité que toi à l’idée de ce voyage. Alors, tu n’as pas osé lui dire que rien n’était sûr et que si cela se trouve, cela ne marchera peut-être pas très bien.
Tu entames donc une nouvelle fois un nouveau départ. Et c’est sous l’œil scruter des gardes que tu t’apprêtes à passer le portail. Une chance pour toi d’avoir gardé la brochure. Faute de quoi, il aurait sans doute fallu plusieurs mois avant que tu ne sois habilité à passer par là avec les papiers que tu as en ta possession. Tu notes dans un petit carnet de penser à remercier Arizael si tu le recroises un jour. Et te voilà maintenant de l’autre côté Eina ! Nauséeux, légèrement désorienté par le voyage, mais bel et bien de l’autre côté. Loin, très loin de ta maison. Tu as pu traverser les océans et les continents en une fraction de seconde avec ce nouveau moyen de transport. Te voilà à Australis Eina, bienvenue à Thiiel ! Tu souhaites partir explorer de ce pas la ville, mais avant ça tu dois reprendre un peu tes esprits et un bon bol d’air frais. Maintenant tu le sais, tu es malade en transporteur… Cela ne fait que renforcer ton idée de voyager par tes propres moyens. La ville est animée malgré le froid ambiant et bien que tu ais déjà vu certaines échoppes ailleurs, tu as l’impression qu’elles sont nouvelles et inédites ici. Sans doute est-ce dû à l’euphorie de la découverte.
Tes esprits retrouvés, tu dois avant tout trouver une auberge pour poser tes affaires avant de chercher où aller pour participer à ce projet. Si tu te souviens bien, tout le monde ne participe pas et tu te vois mal te taper l’incruste chez quelqu’un pour demander s’il participe à un projet, dont il n’a peut-être jamais entendu parler avant toi… Première étape donc, demander ton chemin ! Va savoir si c’est parce que tu es étranger ou si les gens d’ici sont juste très avenants, mais les habitants t’ont rapidement indiqué le chemin pour arriver dans une petite taverne du coin qui semble plutôt réputée. Tu n’as pas pu t’empêcher de t’arrêter à une échoppe en chemin pour acheter un fruit qui ne se trouve pas dans l’Empire. La marchande te semblait très gentille et, ce que tu as déduit être sa fille, l’était tout autant. C’est agréable de voir tout le monde aussi souriant et surtout, ne pas voir le moindre garde te suivre à la trace. Tu comprends pourquoi peu de visiteurs passent par chez vous, si l’on connait cette liberté de mouvement, dur dur de se retrouver fliqué…
L’auberge est bien évidemment bondée, mais tu as réussi à avoir une chambre pour quelques nuits. Pris de fatigue avec ce voyage et changement d’environnement, tu ne te refuses pas un petit somme même si la nuit n’est pas encore tombée. Tu aurais aimé te reposer et passé un doux moment dans les bras de Morphée. Mais le malin semble en avoir décidé autrement et ton doux repos se transforme en un cauchemar mouvementé…
Tu entends des pleurs, mais tu ne sais pas à qui ils appartiennent. Tu vois des formes se mouvoir devant toi, méconnaissable. Tu sais qu’il s’agit d’humain comme toi, mais impossible de voir leur visage. Tous sont flous, tout ce qui t’entoure l’est en réalité. Tu sais juste qu’il fait froid… très froid. Et sans savoir à quoi cela est dû, tu as l’impression que l’ambiance est lourde comme si tout était devenu gris et que plus aucune joie ne pouvait venir. C’est désagréable, presque douloureux. Ton cœur se resserre, des larmes se mettent à couler le long de tes joues et pourtant, tout ce que tu vois c’est une personne au visage flou allongé quelques parts dans ce qui ressemble vaguement à un semblant de rue. Et puis… plus rien. Tu te réveilles après ça, sans te douter de ce que cela signifie. La nuit tombe à peine dehors et toi tu as fermé les yeux il y a moins d’une heure. Ce rêve étrange t’a ruiné le moral Eina… Ce n’était pas agréable du tout et tes yeux sont encore humides sans que tu ne saches pourquoi. Tu n’as plus trop envie de dormir… même si tu ne le dis pas, ce cauchemar t’a un peu secoué. Beaucoup trop abstrait pour être apprécié à ton goût ! Alors, tu prends ton long manteau et sors profiter des lumières de la ville. C’est toujours sympa de voir à quoi ressemble la vie nocturne d’un nouvel endroit. On peut y faire de belle rencontre, même si la dernière pour toi n’a pas été des plus agréables…
Tu déambules donc dans les rues sans but précis. Laissant glisser ton regard à droite et à gauche. Appréciant comme tu peux les petits moments de complicité que tu vois entres certaines personnes, le bruit des marchants qui ferment leur étale et d’autres qui comment tout juste leur journée. Tu tournes dans les rues sans savoir où tu vas. Tu continues ton chemin jusqu’à t’arrêter quelque part. Un rassemblement ? Des gens s’entassent autour de quelque chose, des voix s’élèvent et s’indignent pendant que d’autres semblent se fondre en excuse. La curiosité est un vilain défaut dont tu es pourvu Eina. Il est donc tout naturel pour toi que de t’approcher pour savoir ce qui se passe ici. Un accident a eu lieu. Une gosse percutée par une calèche ou un truc dans le genre. Les gens ne semblent pas se mettre d’accord sur une seule version des faits. Pourtant, tous s’accordent pour dire que la petite n’a pas survécu… C’est moche comme fin, surtout à un si jeune âge. Tu reconnais vaguement la marchande de cet après-midi effondré sur le sol et il ne te faut pas trop de temps pour faire le rapprochement avec le corps sans vie de l’enfant. Ça doit sans doute être la fillette qui t’a donné le fruit après que tu l’ais acheté. Il n’y a plus rien d’intéressant à voir ici alors tu tournes les talons et repars comme si de rien été. La vie est ainsi faite ici, certains meurent dévorés par les bêtes, d’autres d’un accident tout bête. Et pourtant, même si cela est déjà arrivé ailleurs, même si tu sais qu’il n’y a rien de choquant à cela, ton cœur se resserre et tes larmes coulent de nouveau. Tu ressens ce frisson que tu as ressenti plus tôt et te refuses inconsciemment à faire un quelconque rapprochement. Ta promenade s’arrête là et tu retournes le pas las à l’auberge en espérant que demain sera une meilleure journée.
Et elle l’est. Tout se passe bien, tu fais des rencontres rapides, échanges à droite à gauche, fais le tour des forgerons pour discuter boulot. Tu as même réussi à trouver quelqu’un qui participe au projet et qui veut bien de toi le temps que son apprenti revienne du pays voisin pour une livraison. Comment refuser ce genre t’offre. Toi tu as du taf, de quoi t’occuper et un savoir offert pendant que l’autre à de la main-d'œuvre pour une bouchée de pain. Vous avez convenu ensemble que cela serait plus pratique si tu crèches chez lui. Chaque journée t’apporte son lot de surprise et tu ne fais plus attention à toutes les nouveautés que tu apprends. Malgré tout, tu commences à craindre la nuit Eina… Il t’arrive de refaire ces rêves étranges, ceux dans lesquels tu te retrouves dans ce monde où tout est flou et où la tristesse semble régner en maitre. La même chose se produit à chaque fois, des larmes, des pleurs et des cris. Bien souvent s’ensuit la vision difforme d’une personne qui ne bouge plus et puis plus rien. Tu te réveilles en général en sursaut, légèrement effrayé, car tu ne comprends pas à quoi cela rime. Tu n’as jamais eu de problème d’insomnie ou de cauchemar étant enfant, pourquoi cela viendrait-il maintenant ? Le plus troublant c’est qu’à la suite de ces rêves, un malheur semble frapper les personnes que tu as côtoyées de près ou de loin. Tu commences à te demander si tu n’es pas maudit Eina… Et plus le temps passe, plus la nuit t’effraie, plus tu as peur de dormir et de revoir ce monde illusoire.
Tu as décidé de quitter le forgeron dès le retour de l’apprenti. Tu pouvais rester un peu, tu étais invité à rester. Ton travail plait et tu étais content d’apprendre un peu plus. Mais tu flippes trop de ce qui se passerait si tu étais bel et bien maudit. Tu commences à psychoter Eina. Tu te renfermes et évites le contact au maximum. Tu ne sais pas si c’est psychologique, mais tu as l’impression de faire moins souvent ce rêve de cette façon… Tu manques de sommeil se lit sur ton visage et tu paniques à chaque nouvelle rencontre. Tu n’es plus qu’un pauvre petit animal effrayé par tout ce qui l’entoure… Tu ne sais plus vers qui te tourner, vers qui aller pour en parler. Et si l’on te prenait pour un fou ? Si l’on pensait que tu apportes le malheur là où tu passes ? Si l’on finissait par te chasser ? Est-ce qu’avec ça au moins tout se calmera ? Est-ce que ce problème peut même avoir une fin ? Tu es tout simplement perdu, désorienté et plus que jamais seul…
Tu as finalement dû revenir en ville pour faire quelques achats histoire de ne pas mourir de faim. Il te restait quelques pièces que tu gardais de côté pour les moments importants ou durs. Difficile de ne pas faire plus urgent que maintenant… Tu ne peux pas dire que tu te sens mieux entouré de toutes ces personnes, mais tu prends sur toi et espères ne pas avoir de nouveau ce sentiment étrange. Tu pris de tout ton cœur pour ne pas revoir ce que tu as décidé d’appeler le monde flou ou les illusions. Cet endroit te terrifie même s’il ne dure jamais très longtemps. Quelques secondes tout au plus, mais pour toi cela te semble durer une éternité… Et ce que tu craignais finit fatalement par arriver. Comme si le destin se moquait de toi et voulait te faire passer comme message que tu ne choisis jamais ce qui t’arrive dans la vie ! Alors pris de panique, tu hurles au milieu de la rue en te mettant en boule. Tu cries pour que cela cesse et que tu puisses retrouver ta vie d’avant. A la sortie de cette échoppe, tu te retrouves plié, suppliant pour que l’on te vienne en aide. Tu comprends que ce n’est pas qu’un cauchemar, comment cela pourrait-il l’être alors que ça arrive en plein jour et alors que tu es réveillé ? Mais si ce n’est pas le cas… si tout cela est réel, tu prends d’autant plus peur à l’idée que tu puisses être maudit par quelque chose pour une raison qui t’échappe encore…
Omniscient·e
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Le passage
Bienvenue, je suppose ?
C’était un des jours hors du Conseil pour Naswen. Il devait travailler au Temple d’Elentir, aujourd’hui ; son travail balançait entre les missions, le Conseil, et le Temple. Là-bas, les Omniscients tâchaient de guider les Apprentis, de leur apprendre à comprendre et appréhender leur nouveau rôle de Médiateur, qui n’était pas vraiment quelque chose à laquelle on se préparait ou pouvait être préparé. Les Esprits avaient la fâcheuse tendance à laisser leurs Médiateurs se débrouiller seuls pour apprendre et découvrir le terrain. Au fil des générations, les Omniscients avaient pris d’eux-mêmes la main pour repérer les Apprentis et les guider. Ce n’était pas toujours chose aisée, surtout de les trouver. Parfois les Esprits guidaient les Médiateurs vers leurs cadets, parfois certains d’entre eux particulièrement sensibles parvenaient à ressentir la présence de magie chez certains, et d’autres y allaient à l’intuition et à l’œil, et aussi aux « on-dit ». Une personne qui se mettait à faire des choses du domaine de la magie, au final il n’y en avait pas à tous les coins de rue.
Cette fois-ci, pas de rumeur alarmante qui puisse attirer l’attention de Naswen. Simplement un pressentiment, peut-être guidé par Elentir, il ne savait pas. Toujours était-il que quelque chose l’intriguait et titillait son attention tandis qu’il traversait la ville, sentiment qui s’est accentué sur une petite place, près d’échoppes et autres boutiques de vivres. Rien de spécialement inhabituel. Des gens faisant leurs achats quotidiens…
Il se retourna d’un bond, faisant claquer sa cape de Médiateur contre ses chevilles. Un rapide courant électrique parcourut son dos lorsque ses yeux se posèrent précipitamment sur un garçon, recroquevillé sur lui-même au milieu d’une des rues donnant sur la place, hurlant avec désespoir. Les passants le regardaient avec inquiétude et s’éloignaient en chuchotant ; Naswen aperçut une femme d’une quarantaine d’année dire quelque chose au jeune homme, sans succès, avant de s’éloigner, manifestement dépitée.
Naswen s’approcha du garçon ; il avait assez peu de doutes à dire vrai, l’intuition qu’il avait pu ressentir était vraiment forte. Et souvent, la sensibilité vis-à-vis de la magie est plus importante entre Médiateurs d’un même Esprit, ce qui fait que souvent ils peuvent se reconnaître entre eux quand ils ont l’habitude. Et Naswen savait que les dons d’Elentir n’étaient pas les plus doux à découvrir.
Il s’accroupit face au jeune homme. De visage, il avait l’air d’avoir à peu près son âge. Il lui disait quelque chose, probablement l’avait-il déjà croisé ? Impossible de se rappeler, dans l’immédiat. D’une voix douce il s’adressa à lui :
— Ça va aller. Viens avec moi, je vais t’expliquer. Je m’appelle Naswen, je suis Omniscient de l’Esprit du Temps, Elentir. Je vais t’aider.
Il l’aida à se relever. Sous le regard des passants, une main sur son épaule pour le guider et le soutenir, il l’amena plus en écart de la ville, vers le Temple d’Elentir.
Près des temples, il y avait souvent de petites bâtisses, réservées aux Médiateurs. Elles contenaient des livres, des armes, des documents divers, des objets spécifiques à chaque Esprit, des uniformes de rechange… ils entrèrent dans la salle réservée pour Elentir. Quelques fauteuils de velours bleu, de nombreuses étagères parcourues des sabliers spéciaux qui permettent d’appeler l’Esprit, quelques gravures représentant l’astre de l’Esprit, et les Fils du Temps qui parcouraient l’Univers.
Naswen invita le jeune homme à s’installer dans un des fauteuils. Il prépara du thé ; un genre de rituel lorsqu’un Omniscient trouve un nouvel Apprenti. L’arrivée chez les Médiateurs était assez violente, l’idée était d’essayer de détendre l’atmosphère. Car il ne fallait pas commencer à voir le don d’être Médiateur comme un fardeau, l’objectif est de le présenter sous un jour positif. Ce qui n’était pas forcément évident… surtout que ce garçon n’avait pas l’air d’avoir découvert son don de façon agréable.
Il finit par s’assoir face à lui.
— Je comprends que tu aies peur. Mais je peux t’aider. Ne t’inquiète pas, quoiqu’il se soit passé, ce n’est pas grave. Il faut que tu m’expliques un peu… qu’est-ce que tu as vu ?
Il fallait qu’il sache quel était son pouvoir pour lui expliquer au mieux.
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What happen ?!
Ils ont beau venir te parler, te tendre la main, tu n’oses la prendre. Tu n’oses lever le regard de crainte de revoir ce monde effrayant. Ce monde si triste et gris à tes yeux… Même cette femme qui ne voulait sans doute que ton bien tu ne t’es pas gêné pour la repousser comme si elle avait la peste. Sans vraiment savoir pourquoi, tu sens au plus profond de ton être qu’elle n’était pas celle qui pouvait te sortir de là. Elle ne semble pas comprendre la douleur qui te ronge, la crainte et l’inquiétude que tu ressens à cet instant. Comment aurait-elle pu t’aider sans savoir tout cela ? Elle ne le peut tout simplement pas… Si cela se trouve, personne ne le peut… Et à ces pensées tu te sens lentement glisser vers un pessimisme qui pourrait s’avérer un jour fatal pour toi Eina…
Et alors que tu rumines ton manque de chance et que tu te voyais déjà vivre en Hermite loin de tout et tout le monde, elle est apparue de nulle part. Cette petite lumière qui se montre dans les moments difficiles excitait vraiment et elle était là pour toi aujourd’hui. Et de sa douce chaleur, elle t’aida à te relever et te rassurer. Ce dénommé Naswen pouvait t’aider, tout du moins sembler le pouvoir. Alors sans un mot, toujours apeuré de ce changement, tu le suivis. Les regards des passants vous suivaient de près et te mettant un peu plus mal à l’aise que tu ne l’étais déjà. Il faut dire que tu fais peine à voir Einarri… Les larmes au coin des yeux et les jambes flageolantes comme un jeune faon, on ne peut pas dire que tu en imposes beaucoup…
Vous avez traversé plusieurs rues, dépassé bon nombre de maisons pour finalement atterrir dans une des bâtisses près d’un temple. Ton futur sauveur t’invita à t’asseoir dans un de ces grands fauteuils de velours bleu et tu ne te fies pas prier plus que cela pour t’exécuter. Tu as besoin de souffler un peu, d’essayer de comprendre comment pouvait t’aider cet… Omniscient ? C’était bien de cette façon que c’était présenter Naswen non ? Pendant que ce dernier s’affairait à faire du thé ou toute autre boisson nécessitant de l’eau chaude, tu laissas ton regard parcourir la salle à la recherche désespérée d’une explication. Malheureusement mis à part du bleu, des livres, des sabliers et encore plus d’objets bleus, tu ne trouvas rien de plus.
Le fait de ne plus être au milieu d’une foule t’aide déjà beaucoup à te calmer, mais la tasse de thé que t’as apporté le jeune homme t’aide encore plus. Tu ignorais que ce breuvage pouvait être aussi agréable à boire. Il faut dire que d’ordinaire tu prends plutôt du café. En revanche les propos de ton hôte te laissent perplexe. Comment le fait de voir tout ça peut ne pas être grave ?! Qu’il ne vienne pas te dire que cela arrive à n’importe qui ou que c’est quelque chose de commun dans le pays ! Pour autant, tu veux lui faire confiance Eina. Tu espères sans doute qu’il peut vraiment t’aider. Même si ce n’est pas le cas, tu souhaites croire que cela soit possible. Alors après un petit silence dans lequel tu essaies de trouver tes mots, tu te lances pour tenter d’expliquer ce qui t’arrive. Tu n’es pas vraiment sûr de ce que tu vas dire et encore moins s’il va te croire, mais au point où tu en es, il ne te reste plus grande chose à quoi te raccrocher…
- Merci d’jà d’m’avoir tirer d’là… J’sais pas trop comment l’expliquer, mais, ça apparait de temps en temps, sans prévenir. Au début j’pensais qu’c’était juste un cauchemar, c’était là que le soir mais aujourd’hui c’était pas le cas. J’sais pas non plus trop c’que s’est mais tout y est gris et flou aussi. J’crois voir des sortes de silhouettes ? Ouais c’est ça des silhouettes, mais j’sais pas trop à qui elles sont en générales, ni même si elles appartiennent vraiment à des gens. F’in j’pense qu’si quand même parce que… en souvent peu de temps après, c’que j’ai vaguement vu arrive. Et c’est silhouette semble triste ou désespéré…
Tu marques un pause, essayant au mieux de te souvenir, mais tu as peur que cela se reproduise si tu y penses… Tu hésites à lui parler de ce qu’il s’est passé les quelques fois où cela s’est produits de peur qu’il te laisse en plan pour aller n'importe où, mais loin de toi. Après tout, tu n’as aucune preuve qu’il va te croire, qu’il puisse t’aider ni même si ce que tu dis à du sens. Ton regard reste fixé sur le thé dans ta tasse. C’est plutôt joli comme boisson non ? Clair et limpide comme de l’eau. Tu aimerais que tes explications soient aussi claires que ça.
- Dès que c’est arrivé, j’ai vu quelqu’un mourir ou être blessé pas très loin d’là où j’me trouvais… Mais j’vous promets qu’j’ai rien à voir dans tout ça moi ! J’connaissais sans doute même pas ces gens, où alors que de vu. J’l’ai avait p’t’être croisé dans la rue quoi. Dîtes Naswen… vous pensez que j’ai été maudit ou que je vivrais ça toute ma vie ? J’aimerai bien que ça s’arrête… j’ose à peine regarder les gens et encore moins leur parler maintenant…
Pour tout dire, cette dernière phrase était plus là pour toi-même que pour l’Omniscient. Un murmure prononcé dans un soupir. Tu regrettes vraiment ta vie avant tout ce bordel Einarri… Tu voulais juste voyager tranquillement toi. Faire de nouvelle rencontre, améliorer tes capacités de forge et voir du pays. Parfois faire un peu trop la fête dans les auberges, passer des nuits chez l’habitant et repartir à l’aube pour recommencer cette aventure… Tu n’as jamais ô grand jamais voulu qu’une chose pareille ne t’arrive… Résultat, tu ne sais pas comment y réagir, ni même quoi en penser…
Omniscient·e
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« …et souvent peu de temps après, c’que j’ai vaguement vu arrive. »
Naswen releva les yeux et croisa le regard du garçon. Les Voyants sont plutôt rares, c’était un pouvoir plutôt risqué que de voir le futur, Elentir ne l’accordait pas à beaucoup de ses Médiateurs.
« Dites Naswen… vous pensez que j’ai été maudit ou que je vivrai ça toute ma vie ? J’aimerais bien que ça s’arrête… j’ose à peine regarder les gens et encore moins leur parler maintenant… »
Le brun lui adressa un sourire compatissant. Il se voulait doux pour le rassurer.
« Si je te dis que c’est plus une bénédiction qu’une malédiction, tu ne me croiras pas. Mais tu n’es pas responsable de tout ce que tu vois ; tu ne fais que… le voir. Tu es ce qu’on appelle un Voyant ; ça veut dire que tu peux voir le futur. »
Il marqua une pause pour laisser au garçon le temps d’assimiler la nouvelle, puis il reprit.
« Tu as été choisi par Elentir, l’Esprit du Temps. Tu sais un peu qui sont les Esprits ? Il est courant qu’ils choisissent des humains, comme toi et moi, pour… accomplir certaines tâches. Ils nous accordent un pouvoir. C’est… bon, je ne vais pas te mentir, ça peut vraiment être embêtant. On ne nous demande pas notre avis, et tu te retrouves souvent à faire des choses que tu n’as jamais faites avant. Mais ce n’est pas une malédiction. C’est un don qu’on t’accorde, et des responsabilités nouvelles qu’on te donne. »
Il guetta sa réaction.
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Son sourire avait beau être le plus doux, le plus bienveillant possible et sa voix la plus apaisante qu’il puisse être possible d’avoir, son regard le trahissait. Son étonnement suffit à te crisper un peu plus. Et ses paroles te renforcent dans ton pessimisme et ton incompréhension. Une bénédiction ? En effet tu ne le crois pas. Tu ne veux pas le croire. Rien de tout ça ne peut être bon à vivre. Comme il le dit si bien, tu ne fais que le voir. Tu ne fais rien d’autre que subir et tu commences à comprendre que tu ne pourras jamais rien faire d’autre que de rester là à regarder et attendre que ce que tu as vu se produise. Qu’importe si ces ’’visions’’ sont positives ou négatives. Qu’importe si cela est de bons ou mauvais augures. Tu refuses de ne pouvoir rien faire par rapport à cela ! Et si tu venais par malheur à voir le pire pour un ami ? Pour un proche, pour ta famille… Tu seras impuissant face à cela… Tu as beau ne pas bien connaître les Esprits et leur idée tordue, tu n’es pas assez bête pour ignorer le fait qu’on ne peut changer ce qui doit arriver. Être voyant ? Tu parles d’un pouvoir à la con !
Tout cela ne te plait pas Einarri. Pas du tout même. Ta tasse maintenant vide, tu la poses sur la petite table qui se trouve entre vous deux en lâchant un grand soupir. Au fond, à quoi cela servirait de t’énerver contre Naswen ? Il n’y peut rien de plus que toi dans cette histoire. Tout ce qu’il tente de faire c’est de t’aider au mieux et essayer de t’expliquer ce que lui-même a sans doute dû apprendre sur le tas. Après tout, lui-même te dit que ce n’est pas toujours agréable d’être un messager des Esprits. Non, tu ne lui en veux pas de te dire tout cela. Pas plus que tu ne lui en veux pas de te faire part de ces informations des plus déplaisantes possible. Ta haine est dirigée vers ce fichu Esprit du Temps. Tu te mets à haïr du plus profond de ton être cette personne en qui tu croyais étant petit. Tu te demandes comment, ne serait-ce qu’une seconde, tu as pu penser du bien d’Elentir…
Tu as besoin de marcher pour assimiler la nouvelle plutôt, disons-le, brutal. Alors, tu te lèves et commences à faire le tour de la pièce que tu as déjà parcouru du regard. Il n’y a rien de plus à regarder ou à faire, mais tu as besoin de t’occuper. Tu es resté silencieux pendant l’explication de Naswen et tu gardes le silence encore un peu. Les mots doivent s’organiser avant de sortir et toi tu as besoin de te calmer avant d’hausser le ton pour rien. Là, maintenant, tu aimerais surtout fumer ou boire un coup. Comme si cela pouvait tout changer, tout te faire oublier et te permettre de recommencer une nouvelle journée… Tu prends une grande inspiration, non sans taper du pied pour éviter d’avoir trop la bougeotte, et te lances dans une réponse la plus neutre et posé que tu puisses faire. En partant du principe qu’en étant à cran on puisse répondre sereinement…
- En effet, j’te crois pas. Et on ne peut pas dire qu’savoir que j’suis responsable de rien me rassure vraiment. J’sais qu’t’y es pour rien et j’te r’merci vraiment m’aider à comprendre, mais sérieux, j’suis censé réagir comment moi avec tout ça ?! Ok pas de soucis j’vais bosser pour Elentir et accepter bien sagement c’merdier ? Merci, mais sans façon ! Qu’il aille se faire voir cet Esprit !
C’est plus fort que toi Einarri, tu recommences à faire les cent pas en explosant de plus belle. Toi qui voulais être calme c’est complètement raté.
- J’vais pas m’amuser à faire des trucs bizarres simplement parce qu’un être supérieur en a décidé ainsi. Tu l’dis toi-même, c’est embêtant tout ça, pourquoi personne ne réagit ? Pourquoi on prévient pas tout le monde qu’ça peut arriver à n’importe qui ?! Pourquoi on nous explique pas dès le début qu’on décide rien et qu’on doit juste attendre que ça nous tombe dessus ?!
Ton ton se radoucit et tu te laisses retomber sur ce fauteuil en velours bleu, épuiser de d’être emporté et par la résignation de ta situation.
- Pourquoi on nous dis rien à nous autres… et si j’ai pas envie de tout ça moi ? Si j’veux pas de responsabilités ou de n’importe quel don… j’veux juste vivre ma vie tranquille et voir le monde. J’ai pas besoin de tout ça, je n’en veux pas, je veux qu’on me le reprenne…
Tes yeux s’humidifient et il n’en faudrait que peu pour que tu éclates en larme sans pouvoir te retenir ou te contenir. Peut-être que c’est ce que tu devrais faire Eina, cela t’aidera peut-être à évacuer tout ce que tu as sur le cœur. Pour l’heure, tu es juste capable d’articuler fébrilement ta dernière phrase qui ressemble plus à un début de sanglot qu’à une demande. Tu ne peux que te contenter de laisser un murmure franchir tes lèvres. Un murmure dont tu espères secrètement que Naswen pourrait avoir une solution miracle à cela.
- … si l’on peut pas l’reprendre, qu’j’sache au moins limité c’truc pitié.
Tu apprécierais tellement qu’à cet instant précis le pouvoir de Naswen soit de remonter dans le temps pour empêcher tout ça. Qu'il devienne ton super héros, celui qui t'évitera de connaître cette tristesse et cette peur. Mais tu sais que ce n’est pas possible. Pas plus possible que le fait de pouvoir changer le futur…
Omniscient·e
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Le passage
Bienvenue, je suppose ?
Naswen laissa le garçon s’exprimer, sans l’interrompre. Il était en colère, et si Naswen éprouvait une admiration profonde pour Elentir, il savait que c’était l’expérience qui le lui avait appris. Peu de jeunes Apprentis étaient préparés à devenir Médiateur, et c’était encore moins une habitude d’Elentir de choisir des jeunes gens parmi ceux dont les familles voudraient qu’ils fassent partie de la famille des Médiateurs. Il l’observa d’un regard compatissant. Pour ce qu’il en savait, jamais un Médiateur ne s’était vu retirer son pouvoir.
« C’est difficile pour beaucoup d’entre nous, tu sais. J’oserais dire que c’est une question d’habitude… et d’apprentissage. Être Apprenti ne t’empêchera pas de faire ce que tu aimes, tu vas simplement apprendre et être capable de faire des choses supplémentaires. Ne t’inquiète pas, tu n’auras pas de responsabilités tout de suite. En revanche, si tu veux voir le monde… eh bien, tu risques d’être servi ; les Médiateurs doivent beaucoup bouger. »
Il lui adressa un petit sourire. Il aurait des tonnes d’arguments à lui donner, mais c’était principalement son vécu à lui. Il devait d’abord mieux cerner ce garçon…
« C’est pour ça que je suis venu te trouver, pour t’apprendre à ne pas subir tout ça. Autrefois, les Médiateurs étaient réellement livrés à eux-mêmes, et de ce qu’on nous raconte, c’était vraiment chaotiques. Je crois que les Esprits devaient intervenir eux-mêmes pour tout cadrer… mais aujourd’hui c’est beaucoup plus organisé. Les fraîchement-choisis par les Esprits, comme toi, sont appelés Apprentis. Vous êtes nombreux, ne t’inquiète pas, tu trouveras beaucoup de personnes dans ton cas dans ces temples. Et puis, il y a des Apprentis plus âgés, plus expérimentés, et les Omniscients, comme moi. Nous maîtrisons notre don et avons l’habitude de traiter des questions magiques depuis quelques années, alors nous sommes vos repères. Nous sommes là pour vous expliquer, mais aussi pour vous apprendre. A maîtriser votre pouvoir, notamment. »
Il marqua une pause, et se mit debout pour être à la hauteur du garçon.
« Je ne vais pas te mentir, les Voyants comme toi sont assez rares. Mais je sais que, bien que votre don soit vraiment particulier, il est possible de le maîtriser pour le déclencher sur commande et être moins susceptible de recevoir des visions aléatoirement. »
Il guetta son regard, et pencha très légèrement la tête sur le côté.
« Il te faudra suivre un entraînement, si tu veux arriver à ce stade de contrôle. Nous sommes ici pour ça. »
Apprenti·e
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What happen ?!
Tout le monde passé par là qu’il dit. C’était vraiment compliqué avant à ce qu’il parait qu’il dit. Tu trouveras d’autres personnes comme toi qu’il dit. Mais tu ne veux pas connaitre d’autre personne toi ! Tu ne veux juste pas de tout ça… Malheureusement, tu n’as pas le choix Einarri. Tu vas devoir faire avec que tu le veuilles ou non. Que tu sois d’accord avec le choix d’Elentir ou pas, tu vas devoir vivre avec ce qui sera pour toi un fardeau. Obligé d’obéir à une personne que tu ne connais même pas. Obligé de devoir prendre par la suite des responsabilités que tu n’as pas demandées. Devenir apprenti d’un Esprit c’est au final un peu la même chose qu’un mariage arrangé, on ne te demande pas ton avis et tu dois tout de même dire oui. Avec le sourire de préférence s’il vous plait. Naswen a beau te sourire, un joli et doux sourire, tu n’arrives pas à retrouver du baume au cœur. Tu accuses simplement le coup et te dit qu’il va falloir se résigner avec ou sans consentement.
Qu’on n’attende pas de toi des miracles par contre. Tu ne vas pas te mettre à aimer cet Esprit du jour au lendemain. Ca jamais ! Et même plus tard, tu ne sais pas si tu arriveras un jour à lui pardonner son acte. Ce don pourrait peut-être aider des gens, les apprentis sont sans doute de gentilles personnes, mais toi tu n’as jamais eu l’intention de défendre la veuve et l’orphelin sous la bannière de X entités supérieures. Ni aujourd’hui, ni demain. Alors oui Einarri, tu accepteras la proposition de Naswen. Mais comment la refuser ? Ton choix se résume à se démerder avec ces visions du futur qui apparaissent sans crier garde, ou passer ta vie enchaînée, mais savoir que tu peux contrôler ce pouvoir. Bonjour les options ! Autant te demander de choisir entre la peste ou le choléra, tu auras à peu près la même impression à cet instant précis. Pourtant, le choix doit être fait, alors tu le feras. À contrecœur, mais tu le feras tout de même Einarri.
Tu tentes tant bien que mal de paraitre plus calme et amical, pour rassurer l’Omniscient qui n’est là que pour offrir son aide, rien de plus, rien de moins.
- Oui, voyager c’pas mal comme contrepartie, même si j’doute q’ce soit selon mon bon vouloir. J’accepte quand même ton entrainement ou qu’importe l’nom d’ce truc. J’veux juste calmer c’merdier.
À partir de maintenant ta vie va totalement basculer Einarri… En as-tu seulement conscience ? Sans doute que non. Après tout, tu n’es qu’un gamin de la campagne qui n’a jamais imaginé qu’un jour il se retrouver à servir d’intermédiaire pour les Esprits qui régissent ce monde dans lequel tu vis ta petite vie tranquille. Oh Eina, si seulement tu pouvais donner ta place à quelqu’un d’autre… Si seulement ce n’était pas tombé sur toi. Peut-être cela t’épargnerai bien des galères et des prises de tête à venir. Car honnêtement, tu le sens venir de loin les cours ennuyeux à mourir et l’obligation de te montrer poli et souriant devant tout et n’importe qui…/p>
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