Ok, alors, histoire qu'on soit d'accord : la robe de princesse c'est bien pour la soirée entre potes ou pour draguer tous les bords et idéologies. MAIS PAS POUR UNE SOIRÉE MONDAINE OÙ EST PRÉSENTE TOUTE LA HAUTE SPHÈRE DE LA PLANÈTE ?!

Résumons : je fermais la boutique tranquillement quand je me retrouvais soudainement téléporté dans la soirée privée de Vanyar. Vous savez, le genre de soirée où vous petit habitant n'êtes conviés que grâce à un tirage au sort particulièrement fructueux ? Voilà. Dès mon arrivée dans la pièce, je me vis affublé d'une robe magnifique (au tissu si beau et confortable qu'elle est probablement bien au delà de mes moyens) et d'une paire de talons instable. Et le gage -BON SANG POURQUOI UN GAGE, ILS VEULENT MA MORT ?!- je tente de l'oublier mais le luxe de la pièce entière me rappelle où je suis et comment je suis habillé, et c'est immédiatement que le rouge pivoine me monte aux joues pour ne plus les quitter. Par Vanyar que j'ai honte- oh merde non, ne pas y penser.

Je fixe le buffet au lieu de fixer les intimidants invités, impressionné par les mets goûteux et fastueux présents, et décide de boire et manger en quantité pour oublier -choix très judicieux, je suis beaucoup plus naturel quand je suis trop bourré pour reconnaître les gens- mais dans mon chemin je bouscule quelqu'un.

En me retournant, je reconnais un visage et un sourire commercial en plus du rouge pivoine dû à ma robe.

_ Oh bah ça alors, le voyageur à l'enfant pénible ! Vous aussi vous avez hérité d'un drôle de déguisement, je dis en rigolant un peu.

Lol non parce qu'il est déguisé en roi là... Pitié dites moi que c'est vraiment un déguisement. Pitié.


Résumé : Moktar est déguisé en princesse et n'a toujours pas reconnu son roi~
N'hésitez pas à me dire si des choses sont incohérentes !

Arizael s'écarte. Me sentant plus léger avec ces nouvelles moustaches -ça n'est que temporaire !-, j'adresse un grand sourire à mon voisin - Einarri.

- Et toi, tu passes une bonne soirée ?

J'esquisse quelques pas pour me décaler, mais, n'ayant pas vu la petite flaque de peinture au sol, je glisse et trébuche, tombant lourdement à quatre pattes. Wow, heureusement que les chats retombent toujours sur leurs pattes... cependant, mon ego est franchement altéré, quelle honte de tomber comme ça ! Je me redresse, murmure un "bon j'y vais, miaou" et me détourne aussitôt, m'éloignant en redressant la tête, comme s'il ne s'était rien passé. Partir avec fierté, c'est important.

Mais ça aurait été encore plus simple si j'avais eu ma fourrure. Mes yeux tombent sur une autre personne connue, qui discute avec un autre humain. Je me précipite vers eux, pose les pattes sur l'une des épaules de la fille rousse.

- Astériaaaaaaaaa, tu n'as pas vu ma fourrure ?! Miaou !

Je lève mon verre également, captant le regard de Vanyar.

Cela ne dure pas longtemps ; une personne vient nous rentrer dedans, envoyer voler le contenu de mon verre dans la chevelure blanche de l'inconnue, qui tombe au sol. Je reste un instant immobile, surprise, avant de reposer le verre vide sur la table.

- Oh, je suis désolée ma chérie...

Je reste un instant perplexe devant sa peau verte, avant de me souvenir de la soirée. Ah, pauvre bichette. D'une main je lui propose de l'aider à se relever, et je passe l'autre dans ses cheveux, provoquant un souffle d'air chaud faisant s'évaporer la boisson qui gouttait.

- L'odeur risque de persister un peu, j'en suis désolée. Tu as un teint ravissant, parfaitement assorti au mien ce soir ! N'est-ce pas, Van' ?

Je lui jette un regard appuyé. La pauvre petite n'a pas l'air de se prendre au jeu avec cette blague.

Malgré la faim qui titillait son estomac privé de déjeuner, Asthan ne toucha à aucun des délicieux mets déposés sur la table. Pas même un verre d'eau, c'est vous dire ! Un serviteur ne doit pas manger pendant une réception après tout. Il laissa donc à son ami tout le loisir de déguster tout cela, croisant les mains dans son dos et fixant toujours le mur.

« En effet. Peut être sont-ils tous déjà saouls ? »

Bien évidemment, il ne prit pas la peine de répondre au reste. Lui ? Un roi ? Non, non, il ne méritait pas tant de flatteries ! C'est d'ailleurs à ce moment-là qu'une voix l'interpella. Il pivota sur le champ et vit une princesse. Une princesse qui ressemblait trait pour trait à l'herboriste de l'autre jour... Mais une princesse tout de même !

« Oh ! Eh bien... Je... » fut sa seule réponse au sujet de son accoutrement royal.

Il passa sa main sur sa couronne... Et la retira. Il la confia aux bons petits soins d'Amil et s'avança vers Moktar. Une fois à son niveau, il mit sa main sur son torse et s'inclina.

« Bienvenue, votre Altesse. Je suis à votre entière disposition pour que cette soirée vous soit des plus agréables. »

Votre Altesse, ouais.

Einarri a l'air d'avoir encore des doutes, malgré tous les efforts que je mets en œuvre pour qu'il se sente aimé. On n'a pas du assez l'encourager dans son enfance, le pauvre.

C'est amusant, je ne me souvenais pas éprouver des sentiments aussi forts pour lui, ou pour Naswen d'ailleurs. Mais si je ne leur exprime pas toute mon affection, qui le fera ? Surtout qu'ils en ont vraiment besoin, il suffit d'écouter ce que dit Einarri.

- Ai confiance en toi, tu es talentueux, tu es beau, si, si, même dans ce costume, et tu as tout mon amour ! Maintenant, tu as raison, je m'amuse beaucoup mais, non, je n'ai pas encore bu. Sois gentil et va me chercher une coupe, chaton.

Je contemple la salle, heureux de voir autant de gens différents réunis pour faire la fête. Je suis ravi de voir mes petits protégés discuter. Voilà Naswen qui glisse et fait une pirouette, quel homme habile ! Il retrouve une femme aux cheveux roux coiffés élégamment... C'est Astéria ! Elle aussi est là, discutant avec un charmant inconnu. Que faire ? Attendre ma coupe de pétillant ou la rejoindre ?

Une chance pour l'Esprit des Plumes, il eut assez de réflexes pour se reculer à temps et ne pas recouvrir son MAGNIFIQUE costume d'alcool. Cela aurait été un drame et personne ne voulait voir Vanyar vexé. Oh non ! Il posa ses yeux émeraude sur la jeune fille du même teint et réprima un sourire. Non. Il se retint carrément de rire en voyant son visage littéralement vert de rage. Il opta donc pour la sécurité et but une gorgée d'alcool, pour ne pas qu'une vilaine taquinerie ne lui échappe. Une fois un semblant de calme retrouvé, il hocha la tête.

« Bien évidement ! Le vert est une ravissante couleur ! Celle de... Il laissa sa phrase en suspend, le temps de faire la liste. Jalousie ? Rage ? Ah oui, Espoir. Celle de l'Espoir ! »

Et c'était bien ce don elle avait besoin, la pitchoune, un peu d'espoir. Dans sa grand bonté, Vanyar, récupéra un autre verre qu'il tendit à la jeune femme. Boire pour oublier, c'est bien ce que faisait les humains, non ?

« Tiens, cela te fera le plus grand bien. »

Luphe était… Verte de honte.
De toutes les personnes en ce lieux ce soir il fallait qu’elle tombe sur Luinil et Vanyar. Les Esprits eux mêmes en personne.
Elle n’avait jamais rencontré d’Esprit - elle restait le plus loin possible d’eux d’habitude – et il fallait que lors de son premier contact avec eux elle soit VERTE. La vie n’est qu’une grosse blague.

La main de Luinil dans ses cheveux avait été si douce, elle l’avait apaisée et pendant un instant, toute honteuse qu’elle était, elle hésita à se jeter dans ses bras pour pleurer. Elle n’en fit cependant rien, beaucoup trop consciente de son apparence et de sa… Non classe. On ne fait pas un câlin à un Esprit quand on est verte et couverte d’alcool.

Son regard se défit alors de la jolie plante pour se poser sur le drôle d’oiseau qui lui tendait un verre. Il avait parlé aussi mais Luphe ne l’avait point entendu. Trop occupé par son débat interne. Vanyar. L’Esprit qui avait choisi son père. L’instigateur de cette fête. La raison pour laquelle sa peau de porcelaine était verte. Celui qui lui causait tant de maux.
C’est vrai qu’il est beau le bougre. Une femme reste une femme.

Elle saisit la coupe timidement, les joues en feu et les sourcils froncés. Elle avait le droit d’être fâchée non ?
Elle hésita, elle sentait qu’elle devait parler, leur répondre en fait mais ne savait pas quoi dire. Alors elle avala l’entièreté de son verre. Ah oui elle n’aimait pas l’alcool.

« Merci votre magnifique grandeur. Sachez-le. Je vous hais. »

Sarcastique à souhait, tu aurais quand même pu faire une petite révérence devant lui.